Sonnet romantique

J’attends l’amour, le grand amour que ne déparent
Ni les doutes, ni les dégoûts, l’amour tardif
Dont le flux submerge le cœur, ce vieux récif,
L’amour, mer d’Orient sur la côte barbare !
Aussi pardonne-moi si ma bouche est avare.
Tu n’es pour moi qu’un rayon de soleil furtif.
Je rêve par-delà notre baiser passif
Un roman beau comme un poème… et m’y prépare.
Cependant si déçu, je ne le vivais pas,
Pour te frôler encore je hâterais le pas
Dans ce brouillard d’hiver où la lumière est jaune…
Et malgré cet orgueil qui me ronge en secret,
Ton sourire est si doux qu’il me consolerait…
… Dieux ! L’amour serait-il triste comme une aumône ?

ROMANTISCH SONNET

Die liefde verwacht ik, groot, onscheidbaar vol lust
zonder twijfel, of wanklank, de liefde die blijft,
die mijn hart overweldigt, oud rif dat beklijft,
Die Oosterse liefde aan barbaarse kust!
Vergeef me dan ook mijn verlangende mond.
Een zonnestraal ben je voor mij, vluchtig licht.
Ik droom een roman, een poëtisch gedicht
voorbij onze zoen… ik ben daar terstond.
Indien teleurgesteld: ik zou ’t ontkennen,
Om je te treffen zou ik altijd rennen
door winterse mist, koud, grauw en geelkleurig…
En ondanks de trots waar ik me heimelijk voor schaam,
is je lachje zo lief, zo’n troost, aangenaam…
…Mijn God! Is de liefde slechts aalmoes, zo treurig?

Niels Klinkenberg, april 2024